Transition verte: comment soutenir les travailleurs, travailleuses et entreprises?

La transition verte est en marche au Québec. Elle transforme nos façons de produire, de consommer, et forcément de travailler. Si cette évolution est positive, elle comporte aussi des risques pour plusieurs secteurs et métiers.

Comment s’assurer que personne ne soit laissé de côté dans cette transition? Comment soutenir les entreprises et les travailleurs et travailleuses qui doivent s’adapter rapidement?

Ce sont les questions centrales du Grand diagnostic vert, une enquête réalisée par le Pôle d’expertise de la transition verte d’EnviroCompétences et menée auprès d’entreprises et de comités sectoriels de main-d’œuvre (CSMO). Les résultats révèlent une réalité nuancée: des efforts importants sont déployés, mais des obstacles subsistent.

Des défis différents selon les secteurs

Dans le secteur primaire (Ex.: production agricole, aménagement forestier, pêches maritimes, etc.), les grandes entreprises ont davantage les ressources pour intégrer des pratiques écoresponsables. Les PME, en revanche, manquent souvent de financement et de formations adaptées.

Dans le secteur secondaire (Ex.: transformation alimentaire, industrie textile, produits pharmaceutiques, métallurgie, etc.), on note un engagement croissant envers la transition verte, mais un manque de temps, de financement et de compétences freine les avancées.

Dans le secteur tertiaire (Ex.: transport, tourisme, service de soins personnels, culture, etc.), les niveaux de sensibilisation et d’implication sont variables. En région plus éloignée, l’accès aux formations demeure difficile.

Les risques pour les métiers d’aujourd’hui

Certains emplois sont plus exposés que d’autres aux bouleversements de la transition verte. Par exemple :

  • Les travailleurs et travailleuses dans des secteurs fortement émetteurs de GES (les mécaniciens, par exemple), où des processus devront être repensés ou automatisés;
  • Les employés de PME n’ayant pas les moyens de se doter de nouvelles technologies;
  • Les personnes éloignées des centres de formation, ou n’ayant pas accès à des programmes d’accompagnement, notamment les entreprises en régions éloignées.

Sans mesures ciblées, ces réalités pourraient creuser les inégalités déjà existantes sur le marché du travail.

Des solutions concrètes pour une transition juste

Heureusement, des solutions existent pour minimiser les risques.

Investir dans la formation continue

Des formations accessibles, pratiques et adaptées aux réalités de chaque secteur doivent être développées. Il est urgent d’informer les entreprises sur les ressources disponibles.

Soutenir financièrement les entreprises, surtout les petites

Subventions, crédits d’impôt, accompagnement personnalisé : les entreprises ont besoin de soutien pour transitionner et intégrer des technologies vertes sans mettre leur viabilité en péril.

Renforcer les collaborations intersectorielles

En mobilisant les comités sectoriels, le Pôle d’expertise en transition verte, les établissements de formation et les entreprises, on peut s’assurer que les nouvelles compétences développées répondent aux besoins réels du marché du travail.

Inclure toutes les communautés

Une transition juste passe aussi par l’inclusion des groupes historiquement marginalisés, comme les Premières Nations. Équité, diversité et dialogue social doivent être au cœur de la stratégie de la transition verte.

Un appel à l’implication collective

Afin de faciliter la transition verte, les recommandations incluent de développer des définitions claires et consensuelles de cette transition et d’élaborer des stratégies sectorielles de gestion du changement.

C’est en travaillant ensemble que nous pourrons moderniser nos pratiques et renforcer notre résilience économique.