Le secteur de l’environnement connaît une croissance rapide, au-delà de celle des autres secteurs de l’économie québécoise

Au Québec, malgré la place prépondérante qu’occupe la pénurie de main-d’œuvre dans l’actualité économique et politique ces temps-ci, un secteur d’activité se démarque grâce à sa bonne santé et ses excellentes perspectives d’avenir : le secteur de l’environnement. C’est dans ce cadre qu’ EnviroCompétences (Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’industrie de l’environnement) a présenté le jeudi 16 septembre 2021, le portrait de la main-d’œuvre du secteur de l’ environnement 2020-2021.

Dans ce blogue, nous vous présenterons donc les conclusions de ce rapport quant aux derniers chiffres liés à la main-d’œuvre dans le secteur de l’environnement ainsi que quelques pistes de solution pour améliorer le recrutement et la gestion de la main-d’œuvre au Québec.

État des lieux de la main-d’œuvre du secteur de l’environnement

« La transition écologique, déjà très présente dans l’espace public et sur le plan des politiques publiques, s’impose également de plus en plus dans les réflexions sur la relance post-COVID, au Québec comme ailleurs dans le monde. Ce contexte particulier ne fait toutefois que renforcer une tendance qui était déjà en cours: la croissance du secteur de l’environnement au Québec a été beaucoup plus rapide que celle de l’ensemble de l’économie dans les dernières années, et cette tendance semble s’accentuer. Cela dit, les entreprises en environnement ne sont pas épargnées par des phénomènes qui affectent toute l’économie québécoise et qui créent des incertitudes quant à leurs perspectives de développement. La pénurie de main-d’œuvre frappe de plein fouet le secteur. Des mesures doivent être déployées pour y attirer plus de travailleuses et de travailleurs qu’ils ou elles soient au Québec, ailleurs au Canada ou à l’international », mentionne Dominique Dodier, Directrice générale d’EnviroCompétences.

En effet, malgré la situation sanitaire et les nombreux désavantages qui en découlent, 80.9% des entreprises ayant répondu à l’Enquête nationale sur la main d’œuvre en environnement 2020-21 menée par EnviroCompétences, ont affirmé vouloir embaucher de nouveaux employés sur un horizon de 0 à 24 mois, notamment pour soutenir leurs activités. Par ailleurs, la grande résilience du secteur de l’environnement vient également du fait que de nombreuses entreprises n’ont pas eu à complètement fermer leurs portes durant la pandémie. En effet, « 77.1% des entreprises qui ont répondu à l’enquête […], comptent de la main-d’œuvre jugée ‘’essentielle’’ par les autorités ». Cela a permis à de nombreux employeurs de maintenir leurs travailleurs en emploi et limiter ainsi les impacts de la crise sanitaire.

Toutefois, malgré sa grande résilience, le secteur de l’environnement n’échappe pas à la tendance de la pénurie de main-d’œuvre qui touche tous les pans de l’économie québécoise en ce moment. Ainsi, 42.8% des entreprises ayant répondu à l’enquête ont été contraintes d’effectuer des licenciements temporaires ou permanents durant la dernière année et 41.4% n’ont pas eu d’autre choix que de réduire les heures de travail d’une partie de leurs employés.

Aussi, près de 60% des entreprises affirment avoir éprouvé des difficultés de recrutement au cours des 3 dernières années , notamment en raison du manque de candidats et candidates d’expérience, de la concurrence sur le marché et de la valorisation insuffisante des métiers en environnement.

Recrutement et gestion de la main-d’œuvre

L’état des lieux largement favorable qui ressort suite à l’enquête menée par EnviroCompétences, donne certes des motifs de satisfaction et de soulagement quant à la bonne direction dans laquelle se dirige le secteur hautement important de l’environnement. Mais il reste toutefois une marge d’amélioration et des ajustements à apporter en termes de recrutement et de gestion de la main-d’œuvre, qui est souvent très spécialisée dans un domaine en particulier et qui possède un niveau d’éducation élevé.

Plusieurs entreprises du secteur de l’environnement se tournent vers l’international pour combler leurs besoins. Plus du quart des entreprises ayant répondu à l’Enquête (26,4%) affirment vouloir le faire au cours des 3 prochaines années. Cela dit, la lourdeur et les coûts des processus de recrutement international limitent la capacité de nombreuses entreprises, surtout les plus petites, à suivre cette voie.

De ce fait, le rapport présente de nombreuses pistes de solution qui mériteraient d’obtenir une attention particulière de la part des services publics et des acteurs économiques en général. Parmi les principales pistes de solution relatives au recrutement et à la gestion de la main-d’œuvre, nous noterons la nécessité de simplifier les procédures de recrutement à l’international, en collaboration avec les gouvernements provincial et fédéral. Cela permettra d’apporter une réponse concrète à la pénurie de main-d’œuvre et réduire les délais et les coûts pour les entreprises, en leur évitant de voyager à l’étranger et participer à des forums d’emplois par exemple.

Par ailleurs, il serait également pertinent de développer des campagnes visant à faire la promotion des métiers et professions en environnement afin de susciter un plus grand intérêt pour ce type d’emplois de la part du public. Pour cela, le rapport préconise notamment la nécessité de « […] Mettre en valeur les métiers et les professions de l’environnement dans les programmes d’aide à l’emploi et le site web Emplois d’avenir du gouvernement du Québec ».

Enfin, dans le but d’accroître l’attractivité des emplois en environnement et susciter des vocations auprès des jeunes, l’une des recommandations consiste à introduire des notions appliquées au contexte de l’environnement dans les programmes postsecondaires existants, de même qu’ajouter des stages en entreprises afin de permettre au maximum de jeunes étudiants de se familiariser et entrer en contact avec les emplois en environnement.

Source :

Portrait de la main d’œuvre du secteur de l’environnement 2020-2021 réalisé par EnviroCompétences.